• En évitant le gaspillage et en adoptant un régime alimentaire durable, nous pourrions réduire de plus de 60 % les émissions de gaz à effet de serre issus de notre alimentation
  • S’il était adopté à l’échelle mondiale, le « Planetary Health Diet » (ou « Régime alimentaire planétaire ») pourrait permettre de sauver 11 millions de personnes chaque année, tout en réduisant de manière drastique les émissions et en subvenant aux besoins d’une population mondiale de 10 milliards d’êtres humains

14 villes du monde se sont aujourd’hui engagées à respecter la Déclaration du C40 relative aux bonnes pratiques alimentaires (C40 Good Food Cities Declaration), qui vise à promouvoir et à préserver la santé des citoyens dans le monde entier, tout en protégeant la planète.

Les maires de ces villes travailleront main dans la main avec leurs concitoyens pour parvenir à ce Régime alimentaire planétaire pour tous d’ici 2030, qui intègre des aliments nutritifs et équilibrés et tient compte de la culture, des zones géographiques et des caractéristiques démographiques des populations. Ils utiliseront leur pouvoir d’achat pour changer le type de nourriture achetée par les villes et faire adopter des politiques qui permettront à tous d’accéder à de la nourriture saine et délicieuse, dont la production est à faibles émissions de carbone. Ils prendront également des mesures pour réduire le gaspillage et la perte de nourriture.

Les villes signataires de la Déclaration du C40 relative aux bonnes pratiques alimentaires sont Barcelone, Copenhague, Guadalajara, Lima, Londres, Los Angeles, Milan, Oslo, Paris, Quezon City, Séoul, Stockholm, Tokyo et Toronto. L’engagement a été pris à l’occasion du Sommet mondial des maires du C40 à Copenhague.

Le C40 Cities a publié une recherche en juin 2019, qui révèle que les denrées alimentaires font partie des principales source d’émissions basées sur la consommation émises par les villes. En évitant le gaspillage et en adoptant un régime alimentaire durable, nous pourrions réduire de plus de 60 % les émissions de gaz à effet de serre issus de notre alimentation.

La Commission EAT-Lancet a quant à elle publié en janvier 2019 une étude indiquant que si le « Régime alimentaire planétaire » était adopté à l’échelle mondiale, il permettrait de réduire drastiquement les émissions, d’apporter un régime alimentaire équilibré et nutritif à 10 milliards de personnes à et de sauver 11 millions de vies par an. Le “régime alimentaire planétaire” est composé d’aliments équilibrés et nutritifs fournissant jusqu’à 2500 calories par jour pour tous les adultes, sans dépasser 16 kg de viande par personne par an ou ~300 g par semaine, et 90 kg de produits laitiers par personne par an ou ~250 g par jour, et pauvres en aliments ultra-traités. Une “assiette de santé planétaire” devrait se composer d’environ la moitié d’une assiette de légumes et de fruits ; l’autre moitié devrait se composer principalement de grains entiers, de sources de protéines végétales, d’huiles végétales insaturées et (éventuellement) de quantités modestes de protéines animales.

Dans le cadre de la Déclaration du C40 relative aux bonnes pratiques alimentaires, les villes s’engagent à :

  • Aligner les politiques d’approvisionnement alimentaire sur le Régime alimentaire planétaire avec, dans l’idéal, des denrées issues de l’agriculture biologique ;
  • Appuyer une augmentation globale de la consommation d’aliments d’origine végétale dans nos villes en détournant les citoyens des régimes non sains et non durables ;
  • Réduire le gaspillage et la perte de nourriture de 50 % par rapport à 2015 ; et
  • Collaborer avec les citoyens, entreprises, institutions publiques et autres organisations afin d’élaborer une stratégie commune de mise en œuvre de ces mesures et de réalisation des objectifs de manière inclusive et équitable, et d’intégrer cette stratégie au plan d’action climatique de chaque ville.

Ces 14 villes signataires fournissent 500 millions de repas par jour, que ce soit dans des écoles, hôpitaux et d’autres établissements publics. La Déclaration du C40 relative aux bonnes pratiques alimentaires bénéficiera par conséquent à des millions d’individus, et indiquera clairement au marché qu’il existe une demande importante pour une alimentation saine, durables et délicieuse. Les villes s’efforcent de changer la manière dont les aliments sont produits et consommés.

Le système alimentaire mondial est l’un des principaux facteurs des émissions de gaz à effet de serre nocifs, responsable d’un quart de l’ensemble des émissions à l’origine de l’urgence climatique à l’échelle mondiale. Selon une étude du C40, si nous ne changeons pas de manière substantielle la façon dont nous produisons, transportons, consommons et jetons la nourriture, les émissions issues de l’industrie agro-alimentaire devraient augmenter de près de 40 % d’ici 2050.

À mesure que les émissions issues de la production, de la consommation et de la mise au rebut d’aliments augmentent, la crise climatique s’accélère et la population mondiale en augmentation pourrait manquer de nourriture. Actuellement, plus de 820 millions de personnes dans le monde souffrent de faim. Parallèlement, les tendances alimentaires mondiales entraînent une hausse du taux des maladies cardiaques, des diabètes et des cancers, augmentent les frais de santé et causent des millions de décès prématurés par an. La consommation excessive de viande rouge, responsable d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre, et les aliments ultra-transformés riches en sucres, en graisses et en sel rendent nos populations plus malades et moins productives.

Alors que l’urbanisation attire de plus en plus de monde dans les villes, 80 % des aliments produits à l’échelle mondiale devraient être consommés dans les villes d’ici 2050 ; et étant donné que l’insécurité alimentaire et l’augmentation du taux d’obésité s’aggravent en particulier dans les villes, les maires reconnaissent qu’il est crucial d’agir dans le meilleur intérêt de leurs concitoyens.

« L’urgence climatique est plus pressante que jamais, et nous devons agir en tenant compte du défi à relever, a déclaré le maire de Milan Giuseppe Sala. « Nous devons étudier dans quelle mesure notre action pourra réformer tous les secteurs, et l’industrie agro-alimentaire est l’une des dimensions culturelles et économiques les plus importantes des populations urbaines. Nous devons adresser la question de la surconsommation et des pratiques non durables de nos systèmes, y compris celle du gaspillage alimentaire, afin d’accélerer la diminution des émissions et de permettre aux citoyens de faire des choix plus sains et plus éclairés >>

Anne Hidalgo, Maire de Paris et Présidente du C40, a ajouté : « Les villes jouent un rôle central dans la formation d’un cercle vertueux de la ferme à la table, de la graine à l’assiette. Alors que nous sommes confrontés à une crise climatique, je suis convaincue qu’il est crucial de repenser notre approche de l’alimentation pour une transition écologique pérenne et à long terme. A Paris, nous travaillons main dans la main avec les citoyens, en faisant des aliments durables, locaux et biologiques le choix facile, en luttant contre le gaspillage alimentaire et en veillant à nourrir à la fois notre ville et la planète. Faisons de cet engagement l’une de nos plus grandes priorités, car l’alimentation est l’essence même de l’humanité.»

Le 9 octobre, les maires du C40 ont annoncé leur soutien en faveur d’un Global Green New Deal (Nouveau Pacte vert mondial) dans le but de favoriser « la réattribution impérative, fondamentale et irréversible des ressources mondiales dépensées pour les énergies fossiles pour prendre des mesures visant à contrer l’urgence climatique. » La Déclaration du C40 relative aux bonnes pratiques alimentaires n’est qu’un exemple de la manière dont nos villes concrétisent cette ambition.

Afin de célébrer l’engagement prévu par la Déclaration du C40 relative aux bonnes pratiques alimentaires, des chefs locaux et des maires du C40 cuisineront, le dimanche 11 octobre, des repas à base de plantes amusants, délicieux et abordables, tout en discutant de la manière dont les chefs et les villes s’engagent à transformer les systèmes alimentaires urbains. Cet événement ouvert au public se tiendra à 19 h 00 sur la place Regnbuepladsen, près de l’hôtel de ville de Copenhague.

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